Post-prod de la série Ainsi soient-ils

Si le séminaire des Capucins ne vous évoque rien, c’est que vous êtes passé à côté d’Ainsi soient-ils, série TV qui cartonne sur Arte depuis 2012. Malgré un pitch pas très sexy – le parcours de 4 jeunes séminaristes – Ainsi soient-ils est, avec Les Revenants, l’un des meilleurs crus français. Avant la diffusion de la 3e saison à l’automne prochain, j’ai pu assister à l’une des dernières étapes de la post-production, le mixage. Bienvenue dans les coulisses d’Ainsi soient-ils !

C’est dans un studio de mixage fermant comme une chambre froide que je retrouve Rodolphe Tissot, réalisateur de la série, et Alex et Jean, les monteurs son, qui en ce jour caniculaire travaillent sur le 5e épisode, avec à leur disposition pas moins de 360 pistes différentes ! Assis derrière une gigantesque console de mixage dominée par un écran digne de mon cinéma de quartier, ils fignolent les derniers détails : cris d’oiseaux trop insistants, respirations envahissantes, réverb de l’église à revounnamed-2ir, etc. A leur droite, une TV de salon sert à checker le résultat final – « enlèves-moi un peu de corbeau stp ». A l’écran apparaît en gros plan l’un des séminaristes stars de la série, José del Sarte et… Noémie Lvovsky, l’un des nombreux guests de la saison. J’ai l’impression d’être un enfant à la veille de Noël. Jeu sur le volume des voix, les bruitages, la musique… j’apprends que tout est une question d’équilibre et d’harmonie ! Car si les bruits – même ceux de la circulation ! – et les effets contribuent à créer une atmosphère, ils ne doivent pas parasiter le jeu des acteurs – dire que pour ma prestation j’ai eu l’impression de parler beaucoup trop fort (de hurler en fait). Au bout de 3 heures de travail, 17 minutes de l’épisode (sur 52 min) ont été validées, et je me sens plus crevée que l’équipe technique. Hâte de voir le résultat, même sur ma TV de salon !

Mini interview de Rodolphe Tissot, réalisateur des 3 saisons.

Tiphaine Cariou Pourriez-vous décrire cette étape en quelques mots ?
Rodolphe Tissot Le mixage consiste à traiter et à mixer ensemble tous les sons qui ont été accumulés au tournage et pendant la post-production, c’est à dire les voix, la musique, les ambiances, les bruitages, les post-synchronisations…

T. C. Quelle est l’importance du mixage dans la post-prod ?
R. T. C’est la toute dernière étape du son. On y finalise définitivement la bande-son, et on y fait les derniers choix artistiques, sur l’esthétique générale du film, ou parfois plus précisément sur une phrase de dialogue ou sur une musique.

T. C. Pourquoi est-elle menée sous l’autorité du réalisateur ?
R. T. Parce que justement, même si la part technique du mixage est très importante, il y a une dimension artistique dans les choix à faire. Ces choix sont assumés généralement par le réalisateur et/ou le IMG_8398directeur artistique du film ou de la série.

T. C. Quelles sont les spécificités du travail de mixage pour un épisode d’Ainsi soient-ils ?
R. T. Le travail sur les voix, car Ainsi soient-ils est avant tout une série de dialogues et de personnages. La richesse des musiques, qu’il faut savoir doser sur chaque épisode. Et la finesse des ambiances, à mi-chemin entre l’épure et le réalisme.

                                                                                                                                                 Crédit Karinne Lecoq

Virée arty à Chamarande

Foyer originel du mouvement scout en France – entre autres ! –, le domaine de Chamarande, 35 km au sud de Paris, est un vaste parc – le plus grand d’Essonne – émaillé d’un château romantique à souhait. Le temps d’un dimanche, il permet de réconcilier les amateurs d’art contemporain et les familles nombreuses avides de plaisirs champêtres. LWP_20150802_11_43_42_Proieu d’expérimentation artistique, le domaine organise des expos au rez-de-chaussée du château, des siestes électroniques, des ateliers pour les enfants, des projections de films en plein air. Foodtruck et glaces artisanales font le bonheur des hipsters en mal de verdure, les habitants du coin préférant les tables de pique-nique qu’ils investissent à grand renfort de nappes à carreaux et saucisson corse. Dans tout le parc, des installations mettent l’imagination à l’épreuve – les baignoires extérieures remportant le plus de succès – et ponctuent cette promenade bucolique de commentaires plus ou moins éclairés. Une balade en barque (très plébiscitée) sur le canal des amoureux achève de conquérir notre petit cœur tout mou de citadin. Last but not least, toutes les activités sont gratuites, et pour une fois, pas besoin d’être véhiculé.

WP_20150802_13_56_18_ProDomaine départemental
de Chamarande

RER C, gare de Chamarande, à 200 m
du domaine
Ouv. tlj. à partir de 9h
www.chamarande.essonne.fr

Rock en Seine 2015, Welcome in the jungle

Rock en Seine, c’est cool mais c’est forcément loin de chez toi, sauf si tu habites encore chez papa-maman ou que tu as choisi l’option camping (pire). Tellement loin que tu as presque l’impression d’aller voir tes potes en banlieue. Si tu as oublié la presse, t’es mort – ce qui est mon cas – ce que j’attribue à une visite inopinée des Témoins de Jéhovah.

unnamed-1Sur la ligne 10, premier rassemblement des festivaliers – des filles coiffées de couronnes de fleurs – les mêmes que pour We Love Green – et des types qui enquillent les Heineken dès 16h30. A la sortie du métro, Aubervilliers semble avoir pris ses quartiers d’été : mention spéciale pour les pancartes « Cheche places » – évocation subliminale ou anglophone d’un nouveau type de bars à chicha ? C’est la farandole des flyers : rien de tel pour apprendre que Jean-Michel Jarre n’est pas mort mais qu’il partage l’affiche avec Moby. A chaque carrefour, des flics en tenue d’apparat font les gros yeux en nous demandant de traverser quand le bonhomme est vert.

T’as le look, coco
Rock en Seine, c’est le défilé des t-shirts que l’on ressort du fin fond de son armoire (et de sa mémoire) pour prouver sa « rock attitude » : Nirvana, Jimi Hendrix, Jim Morrison – et même Yoda et les Schtroumpfs – jusqu’au pauvre type qui n’a trouvé qu’un T-shirt Hard Rock Café Barcelona (revival Erasmus) à enfiler. Les filles sont plutôt en mini-short, assorti de tattoos éphémères et de bijoux artisanaux chinés chez H&M. C’est aussi les discussions autour de la bière la plus coupéeunnamed à l’eau des festivals franciliens, la tournée des foodtrucks, le burrito qui dégouline devant FFS, les 10 milliards de textos que l’on s’envoie (« rdv QG Cascade ») pour essayer de se retrouver parmi les festivaliers déguisés en Tigrou ou en Power Rangers, les ados torse nus qui, l’alcool aidant, ont oublié leur problème d’acné, brandissant l’incontournable drapeau breton ou des frites servant habituellement aux séances d’aquagym. Mais Rock en Seine c’est aussi danser, sauter, gueuler comme un putois, chanter en yaourt, frissonner de plaisir sous des températures caniculaires, « parce que c’est SA chanson » qui passe ! Rdv l’année prochaine (avec mon t-shirt Depeche Mode) ! Please don’t go, I love you so.

Concerts / palmarès 2015

Meilleure ambiance : Offspring
Découverte « dance party » : Hot Chip
Concert le plus puissant : Alt-J
Séquence émotion : Balthazar
Guitariste le plus sexy : Interpol
Moment de grâce : Jeanne Hadded